mardi 13 mai 2008

Je parle avec mon coeur

Aussi vraie que mon histoire fut vraie, il faut pourtant bien que je prenne garde à ne pas vous abuser, chers lecteurs inconnus, dans la relation de cette courte vie que Dieu voulu bien m’offrir. Je connais ma nature bouillante et passionnée ; le feu qui, jadis, animait mes émotions projette encore ses braises ardentes à travers le pur esprit que je suis devenue. Ainsi, je ne prétends pas relater les évènements avec l’objectivité d’un historien mais avec le cœur d’une jeune fille qui n’avait d’autre choix que de suivre et interpréter comme elle pouvait l’inexorable marche de son époque.

J’ai toujours eu tendance, de mon vivant, à magnifier mon enfance tant et si bien que le reste de ma vie m’apparaissait triste et détestable en comparaison. Encore maintenant, mon cœur conjugue mon adolescence à la cour impériale avec l’humiliation, la peur et les larmes. Pourtant, à bien y réfléchir, tout ne fut pas aussi noir. J’y connus des éclaircies de joie, d’amour et de bonheur. De même, mon enfance ne fut pas aussi rose. Elle fut également le théâtre de douleurs, de pleurs et de crises.

Mais que voulez-vous ? C’est un fait que j’ai toujours préféré ma vie de petite fille, malgré les blessures qu’elle m’infligea, à ma vie de jeune femme, malgré les allégresses qu’elle m’apporta.

Pourquoi ? Je ne le sais. Et je crains fort que je ne le saurai jamais. On s’employa juste à détruire ce que je chérissais le plus en moi : mon innocence et ma spontanéité. De cet anéantissement découla un long deuil que même la mort ne parvint pas à atténuer.

Je vous promets cependant de faire un effort et de réprimer autant que possible les trop grandes bouffées lyriques que mon cœur baigné de nostalgie risquerait de dicter. Cependant, je ne peux taire entièrement mes sentiments, voire mon sentimentalisme où cette émotivité de petite princesse rêveuse confond l’amour à la raison, mais d’en surveiller les excès. Je suis comme ça. C’est ma personnalité et je ne pourrai ni la changer ni la quitter.

Acceptez-moi donc comme je suis et soyons amis.
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